J’en ai déjà parlé par ici, et j’en ai aussi parlé par là, le bio c’est un de mes grands dadas. Je m’y suis mise il y a six ans par conviction paysanne et écologique. Et puis je m’y suis totalement inscrite quand je me suis retrouvée célibataire et libre de dépenser/consommer comme bon me semble. Ajoutez les problèmes alimentaires d’il y a dix mois et vous comprendrez que je fais attention à ce que je mange.
Mais le bio de nos jours ce n’est pas qu’une question de nourriture. La cosmétique bio a ainsi pas mal percé. D’où ce petit article pour remettre les choses en place.
Tout d’abord : les labels alimentaires.
Déjà, le label « bio » existe tel quel en France, ce qui a généré pas mal d’incompréhension au début. D’où le changement de nom de la célèbre marque de yaourt. Du coup, mieux vaut se baser sur les labels visuels pour se repérer.
Le plus connu en France est le label AB (pour agriculture biologique). Vieux de près de 15 ans, il est distribué par l’agence de promotion de l’agriculture biologique dépendant du ministère de l’agriculture. Pour obtenir le label bio il faut que le produit contienne 95 % d’ingrédients issus de cultures biologiques, mais aussi respectueuses du bien être animal (dans le cas d’élevages). Un produit portant ce label répond donc à un cahier des charge supplémentaire à celui des normes françaises de production qui prend en compte le bien-être d’élevage, le mode de production et l’impact environnemental.
Parallèlement il existe un label « agriculture écologique » de norme européenne. Plutôt récent, il respecte les normes européennes en matière d’agriculture biologique qui sont plus légères que les normes françaises. A savoir que s’il doit bien y avoir 95 % d’ingrédients de production biologique, il autorise la présence maximale de 0,9 % d’OGM, et que le cahier des charges est plus léger qu’en France (notamment sur les soins chimiques appliqués aux plantes). C’est un label de bonne intention, mais qui ne vaut pas le label AB.
Ca c’est pour le bio produit alimentaire qu’on trouve en France. Mais il existe aussi des labels privés d’alimentation bio comme « Demeter » et « nature et progrès ». Le label demeter suit toute les exigences du label AB, mais inscrit en plus à son cahier des charges les principes d’agriculture bio-dynamique (à savoir une agriculture respectueuse, basée sur les enseignements de l’anthroposophie – plus d’infos là).
Le Label Nature et Progrès, quant à lui, est aussi une garantie de production biologique (au même titre que le label français), mais va plus loin en demandant un engagement éthique des producteurs. Ainsi les producteurs ayant le label « Nature et progrès) s’engagent par une charte à promouvoir des projets sociaux, économiques et pédagogiques en faveur d’une société humaniste, écologique et quelque peu alternative (informations sur la charte et le cahier des charges ici).
Voila pour les labels alimentaires. Personnellement je me fie avant tout à la norme « AB », mais accessoirement je suis aussi satisfaite du label nature et progrès. Je n’ai rien contre l’anthroposophie, mais son application ne m’est pas une nécessité dans ma consommation. Quant à la norme européenne… je dirais que c’est un pis aller beaucoup trop libertaire quant à la notion des OGM… Inutile de me demander ce que je pense de la loi française sur les OGM…
Maintenant les labels non alimentaire
Parallèlement au AB alimentaire, on trouve trouve surtout le label éco-cert. Ce label donné par un organisme privé garantit une réelle pratique du respect de l’environnement tout au long de la chaîne de production, le respect du consommateur et une valorisation des substances naturelles de qualité écologique supérieure. Il s’applique aussi bien aux cosmétiques, détergents, textiles, produits d’agriculture et parfum. Le truc c’est que je n’ai pas trouvé de norme claire sur leur cahier des charges. Ca indique un impact minimum sur l’environnement et les êtres vivants, mais j’ignore si ça concerne le cycle de vie intégral de l’objet. Accessoirement, ce cahier des charges est connu pour être très strict sur l’intérêt du développement durable, mais autorise les test sur animaux des produits non finis (en gros comme la législation actuelle en France).
Parallèlement, l’organisme « éco-cert », qui attribue le label éco-cert, attribue aussi un autre label au cahier des charges plus important et destiné avant tout au cosmétique : le label « cosmétique bio ». Ici il est question d’une charte appelée COSMEBIO. Les produits bio (label vert) contiennent donc 95 % d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle, 95 % des plantes sont bio et 10 % du produit fini sont bio. Le label de couleur bio, quand à lui, fait chuter son cahier des charges à 95 % d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle, 50 % des ingrédients végétaux sont bio et 5 % du produit fini sont bio. (Voila pourquoi je ne présente pas le label bleu qui, pour moi, est un label de transition).
Enfin il existe un label que je connais moins bien : celui des « cosmétique certifé naturel« . Dans la langue de Shakespeare c’est le label BDIH : « Certified natural cosmetic » . Visiblement ce label récompense les produits finis n’utilisant que les 690 composants reconnus par BDIH. Ceux ci sont d’ailleurs d’origine naturelle, issus de techniques d’extraction douce et testés sur des volontaires humains ou sur des cellules. En gros, à y réfléchir, c’est bien là la rolls du label de cosmétique. Finalement je vais peut être allez zieuter ça de plus près dans mon magasin bio.
Vous retrouverez aussi des produits Nature et Progrès en non alimentaire car, si leur charte est la même, il existe des cahiers des charges techniques différents entre alimentation et non alimentaire.
Epilogue
Voilà, maintenant vous savez tout sur les labels garantissant l’origine BIOLOGIQUE d’un produit. Maintenant il faut que vous fassiez la grosse différence avec les produits ECOLOGIQUE. Car on peut faire un produit écologique sans pour autant qu’il soit bio !
De même, vous l’aurez compris, un produit garanti naturel n’est pas non plus nécessairement bio. Par exemple « arôme naturel de fraise » ne veut pas dire qu’on a fait de l’arôme avec des fraises… mais qu’on a fait un arôme au goût de fraise à partir d’éléments naturels. Dans cet exemple l’arôme naturel de fraise est souvent obtenu d’un bois par application d’un solvant (si si c’est vrai).
Bref, je vous ferai un de ces quatre un article sur les labels écologiques. Mais en attendant linkez celui ci, il vous sera toujours utile quand on essaye de vous vendre un produit « bio » :p
Super interessant! je les connaissais pas tous! M’enfin pour l’instant, je suis surtout bio au niveau des cosmétiques, la nourriture je verrais ça quand j’aurais un budget plus conséquent 🙂
Article passionnant ! Félicitations et merci beaucoup !
Merci. J’ai beaucoup appris. Ton article est super documenté.
Claire »
Whouah, de votre part le commentaire me va droit au coeur ^^
Chapeau ^^ Parce que j’étais loin de tous les connaitre perso
Donc bravo
bisoussss
Je link je link…
Mais j’te promets pas de renoncer à toutes mes mierdasses d’un coup, hein?
On voit que tu maîtrises avec passion ton sujet et ça fait plaisir…
Merci beaucoup
Tiens cela me rappelle un article que j’ai écris pour le site d’une association de protection de l’environnement, il y a 2 ans au même sujet, avec les mêmes logos et certains billets de la première version de mon blog… toujours utile comme information 😉
« Parallèlement il existe un label “agriculture écologique” de norme européenne. Plutôt récent, il respecte les normes européennes en matière d’agriculture biologique qui sont plus légères que les normes françaises. A savoir que s’il doit bien y avoir 95 % d’ingrédients de production biologique, il autorise la présence maximale de 0,9 % d’OGM, et que le cahier des charges est plus léger qu’en France (notamment sur les soins chimiques appliqués aux plantes). C’est un label de bonne intention, mais qui ne vaut pas le label AB. »
Je permets une petit rectif, le label européen répond à un cahier des charges européen dont tous les autres cahiers des charges bio doivent s’y référer. De plus ce logo sera obligatoire à partir de janvier 2009 sur tous les produits bio et c’est le logo du pays qui deviendra falcutatif (on pourra associer les deux). De plus les 0,9% d’ogm c’est pas ça, l’agriculteur doit prouver qu’il s’agit d’un contamination accidentelle pour ne pas perdre l’appelation bio. Attention ,cela n’autorise nullement l’ajout d’ogm dans la composition d’un produit bio.
Bel article en tout cas.
Littlecelt
Vendeur en produits bio
Nota bene entre un jus de pommes bio tout cours et un jus de pommes déméter, la différence de gôut est notable car en Demeter ils se refusent les hybrides (utilisés par certains agriculteurs bio). Même en bio on peut standardiser et effacer l’histoire de tous les fruits et légumes par exemple en n’ayant que deux ou trois variétés sur les centaines existantes auparavant.
littlecelt »
J’vais « t’engager » comme conseiller technique 😀
J’ai un article sur les label « ecologique » sur le grill, j’pourrais te biper quand je l’ai fini pour avoir ton avis?
Tout cela est très bien résumé!! Si vous souhaitez plus de précisions sur les labels cosmétiques, j’ai écritce post
Et un tout nouveau label qui vient de sortir:
Oasis, lancé par L’Oréal, Estée Lauder et une trentaine d’autres sociétés de la cosmétique conventionnelle, et présenté comme “le premier standard américain bio de l’industrie de la beauté et du bien-être”. On peut bien sur s’interroger sur les réelles intentions de ces marques, et sur la crédibilité d’un label contrôlé uniquement par des industriels de la cosmétique conventionnelle, sans intervention des consommateurs ou des services publics… A suivre donc!
Belle journée à vous toutes!!
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