Un jour je serais forte comme Maman, inattaquable derrière ses traits fermées, opaque à la lumière extérieur, imprenable comme les murs d”une forteresse. Pas de troubadour ou de forains à nos portes, juste l”ordre et la pérennité, la sûreté, l’angle droit et la symétrie.
Un jour je serais intelligente comme Elle, je saurais faire fi de mon déplaisir, envoyé bouler les soucis avec le cynisme comme batte de base ball. A chaque fois que la vie me rentrera dedans je me relèverais et lui cracherai à la gueule jusqu”a ce qu”elle ait le dessus ou que je l”emporte.
Un jour je saurais me sauver, détaler et m”enfermer comme eux à la moindre inquiétude. J”aurais construit un coin précieux orné de rêve, d”utopie et de fontaine de Léthé. A la moindre aller je m”y enfermerais. Je saurais y hurler comme une autiste qu”ils ne peut rien m”arrivé et faire fuir le démon par ces cris hystériques.
Un jour je ne serais plus moi, j”aurais une armure constituée des meilleurs traits des autres. Une armure hétéroclite dont les pièces se défont les unes les autres.
Mais j”m”en fou, j”aurais plus à m”assumer!