Vu le petit retard que j’ai pris pour écrire cet article, vous avez déjà du entendre pas mal parler de cette BD : Empire USA. La sortie simultanée des deux premiers tomes s’est accompagnée d’un gros buzz et d’opérations street marketing ; un millier d’exemplaires des deux premiers tomes ont été disséminés à Paris par exemple, et d’autres ont été offerts à des blogueurs pour qu’ils en fassent la critique.
Moi qui adore la BD, il était évident que ça allait m’intéresser, je me suis donc prêtée au jeu, et j’ai accepté de livrer ma critique de ces deux premiers tomes. Il faut dire aussi que l’affiche est plaisante : un scénariste et cinq dessinateurs, tous connus (Desberg au scenario, Griffo, Alain Mounier, Henri Reculé, Daniel Koller et Marini au dessin), qui travaillent ensemble sur une histoire en 6 tomes qui sort sur une période de 3 mois à peine, les deux premiers tomes sortant simultanément. Outre le côté plaisant de la sortie rapide, j’aime bien les projets participatifs dans ce genre.
Pour le scénario, comme on a beaucoup pu le lire sur le net, c’est une histoire basée sur le modèle de 24h chrono : une bombe chimique va exploser sur le territoire américain. Un seul homme pourrait sauver les Etats-Unis, mais il est seul, abandonné de ses chefs, et sur le point de se suicider. Jusqu’ici c’est classique mais il reste encore la place de faire quelque chose de bien.
Seulement voilà, on a un peu l’impression que tous ces auteurs ont répondu à une commande, et ne sont pas senti inspirés par l’histoire. Les dessins de Griffo sur le premier tome et Mounier sur le second sont assez plats et inexpressifs. A l’exception de quelques beaux plans sur lesquels on s’attarde, ils sont souvent incapables d’accrocher le regard.
Alors bien sûr ce sont d’autres qui dessineront la suite, mais pour une première accroche c’est quand même un échec. Ensuite c’est vrai que je ne suis pas une fan des dessins de type réaliste en général, cette information est donc à modérer en fonction de ça.
Mais le truc, c’est que voilà… Quand je n’aime pas un dessin, il faut que je me force à l’apprécier si j’espère aimer l’histoire, comme ça j’arrive à m’habituer au style graphique si le reste est à la hauteur. Or ici, comme le dit mon copain (bien plus connaisseur en bédé que moi) l’histoire est assez attendue, les dialogues sont pauvres, les archétypes pleuvent… Autant dans la série 24h, l’absence de réel scénario établi à l’avance et les convenances de l’histoire passaient bien grâce au suspense et à l’ignorance dans laquelle on nous tenait, autant cette BD ne réussit pas à recréer cette ambiance, et il faut attendre péniblement la moitié du tome 2 pour enfin accrocher à certains rebondissements (qui pour la peine rappellent la series « heroes »).
Donc pour moi l’expérience de cette bédé est moyenne, le chéri bédéphage à un avis plus tranché puisqu’il le dit lui même « à l’exception de Marini, je n’avais encore lu aucun ouvrage des auteurs participants à ce projet, et là je suis assez refroidi par l’expérience pour hésiter à voir ce qu’ils ont pu faire d’autre. Si l’idée du projet me plaisait, ainsi que le mode de communication, j’ai vraiment été déçu par cette BD« .
Maintenant c’est une bédé que je vois très très bien en bibliothèque (allez savoir pourquoi) sans doute parce que c’est une bédé pas déplaisante à lire mais qu’il ne viendrait pas à l’idée d’acheter.
Edité chez Dargaud – La serie comporte 6 tomes, prix 10,40€ par tome, voir une planche, voir le site. Dossier Video de France 5 sur la projet « empire USA »