En rentrant du marché dimanche dernier je suis tombé sur un étrange appareil :
Certains seraient passé devant l’objet en ne s’arrêtant qu’à son air de distributeur de billets, un distributeur propre et presque neuf, certes, mais un simple et vulgaire distributeur.
Mais pas moi ! Le premier truc que j’ai vu c’est cette tache violette en plein milieu.
Il faut être un usager des transports en commun parisiens pour reconnaitre la chose : un lecteur de pass navigo.
“– Quoi ?!? Mais pourquoi y a-t-il un lecteur de pass navigo sur ce distributeur bancaire ?!?” M’écriais-je.
En regardant la bête de plus près j’ai découvert que ce DAB possédait une fonction pour créditer ledit pass navigo. Or, comme nous étions en fin de mois, j’ai directement essayé la chose et, ô joie, ça fonctionne parfaitement. Un 29 j’ai ainsi rechargé mon pass sans faire la queue et avec une rapidité qui m’a éblouie. D’ailleurs je n’étais pas la seule éblouie puisque mon chéri a lâché le cabas de légumes pour faire de même.
Et c’est transportés d’allégresse devant tant de progrès et de fonctionnalité que nous sommes rentré cuire nos légumes en nous félicitant de cette avancée technologique.
Pourtant, je garde mauvaise conscience. Car tout pratique et rapide que cela soit, ça souligne encore la sur-utilité de la carte bleue.
Rappelez vous en décembre dernier j’ai du survivre sans avoir de carte bleue. Et bien j’ai découvert que c’était loin d’être si facile.
Alors certes, j’en ai profité pour faire de nombreuses économies (ou non-dépenses pour être exacte). Mais vivre sans carte bleue relève aussi de l’épreuve de force. Notamment quand on veut aller au cinéma. Car dans les UGC de Paris, si on ne réserve pas (par carte bleue) on se retrouve avec ça à l’entrée du cinéma :
Une lignée de belles et propres machines à carte bleue. Et quand on veut payer par un autre mode de payement ? Et bien il y a 1 caisse à votre disposition et on n’accepte pas les chèques à moins de 10 €. Donc en gros : tu te tapes 20 minutes de queue pour payer ta place plein tarif alors que (pour une fois) tu avais le droit à un tarif réduit…
Bref, le progrès technique ça a du bon jusqu’au moment où on réalise à quel point on a été aliéné par ledit progrès.